Togo : “Sans championnat des jeunes, on tournera toujours en rond”, Florent Kataka tire la sonnette d’alarme
Une organisation à repenser

Le constat est alarmant et le message clair. Invité sur Sport FM, l’acteur du football togolais Florent Kataka a livré un diagnostic sans complaisance sur les difficultés du football de jeunes au Togo. Pour lui, l’absence d’un véritable championnat des jeunes est la principale cause du retard du pays dans la formation et la compétitivité sur le plan sous-régional.
“Il faut un championnat des jeunes, nous répétons la même chose tous les jours mais malheureusement on nous pose toujours le problème de moyens”, a-t-il déploré.
Un vide structurel criant
Selon Kataka, le Togo se limite aux championnats de D1 et D2, faute de moyens et surtout de vision claire. “On se contente du championnat de D1 et D2. Le ministère donne des cahiers de charges, mais n’insiste pas sur les jeunes, se contentant du championnat scolaire en pensant que cela suffit”, explique-t-il.
Pour lui, cette absence de compétition régulière chez les jeunes empêche la détection et l’éclosion des talents capables d’alimenter les sélections nationales.
Une organisation à repenser
L’ administrateur principal du centre Swallows estime que la Fédération Togolaise de Football (FTF) doit revoir sa structuration. “Aujourd’hui, on a un département du football féminin mais pas de département du football des jeunes. Pourtant, la FIFA recommande des départements bien définis sous la direction du Secrétaire général, comme dans une véritable direction générale”, fait-il remarquer.
Il invite donc les autorités sportives à s’inspirer de ce modèle pour professionnaliser la gestion du football des jeunes au Togo.
Des éducateurs à mieux former
Au-delà du manque de compétition, Kataka met également le doigt sur la qualité de la formation.
“Le plus grand problème, c’est que nos éducateurs n’ont pas le niveau pour former des joueurs de bonne qualité. Il faut dire la vérité. Je ne parle pas des coachs de D1 et D2”, précise-t-il.
Pour lui, le développement du football passe aussi par la mise à niveau des éducateurs et la création de centres de formation bien structurés.
Des résultats qui parlent d’eux-mêmes
Les sélections de jeunes togolaises sont souvent éliminées dès les phases de groupes dans les compétitions sous-régionales. Un échec récurrent qui, selon Kataka, trouve son origine dans cette carence structurelle. “Les sélections se font sur la base d’une compétition. Or, sans championnat, comment évaluer et sélectionner les meilleurs ?”, interroge-t-il.
L’appel de Florent Kataka résonne comme un cri du cœur : le Togo doit investir dans la base s’il veut espérer bâtir un football compétitif et durable. Tant que le pays se contentera des championnats seniors, la formation restera son talon d’Achille.



