Réunis à Lomé pour leur 139e session ordinaire, les évêques du Togo ont exprimé une vive préoccupation face à la montée des tensions dans le pays. Dans un communiqué publié à l’issue de leurs travaux le 14 juin, la Conférence des Évêques du Togo (CET) a dénoncé fermement toutes les formes de violence et mis en garde contre les dérives liées à la désinformation.
Sans pointer directement un camp, les prélats se sont positionnés en faveur de l’apaisement, dans un climat politique marqué par la répression de manifestations et les appels à la désobéissance civile lancés par certains partis d’opposition. « Le respect de la dignité humaine et des libertés fondamentales est non négociable », ont-ils insisté, soulignant les dangers d’une société tiraillée par la haine et le mensonge.
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Les évêques passent un message spirituel et civique
Le message des évêques prend une dimension spirituelle mais aussi clairement civique : « Que les fils et filles de notre cher pays deviennent capables d’amour au lieu de la haine, d’union au lieu de la division », ont-ils prié, confiant le Togo à la Vierge Marie sous le vocable de « Reine de la paix ».
Cette déclaration fait écho à un précédent message diffusé le 26 mai dernier, dans lequel la CET critiquait déjà « l’arrogance » des autorités et « le mépris des aspirations du peuple ». Des propos salués comme courageux par plusieurs responsables de l’opposition.
Dans un contexte où l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et des organisations civiles appellent à une campagne de désobéissance dès le 23 juin, la voix de l’Église se veut une balise contre l’escalade. Les évêques rappellent que « les colères muettes deviennent des déflagrations imprévisibles », exhortant à ne pas minimiser les signaux d’alerte sociaux.
Réflexion sur la vie interne de l’Eglise
Au-delà de la crise politique, les travaux de la CET ont aussi porté sur la vie interne de l’Église. Les difficultés financières des séminaires, le lancement de l’Institut Supérieur de Théologie Saint Jean Paul II et l’élaboration d’un nouveau plan stratégique pour l’éducation catholique ont été au cœur des échanges. Les évêques ont également salué les fruits de la 5e Assemblée plénière des Églises d’Afrique de l’Ouest (CERAO), récemment tenue à Dakar.
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Fidèle à sa posture de médiation, l’Église catholique togolaise appelle à une responsabilité partagée pour préserver la paix et le vivre-ensemble. Dans une société fragilisée, son message résonne comme un avertissement mais aussi comme une invitation au sursaut collectif.
