Le football togolais pleure une fois de plus l’un de ses fils les plus valeureux. Après les disparitions récentes des entraîneurs Jean Louis Koudjonou et Gnéni Sebabi, une nouvelle étoile s’est éteinte dans le ciel du sport national.
Nibombé Waké, ancien gardien de but international, a tiré sa révérence ce jeudi 16 octobre 2025, à l’âge de 51 ans, emporté par une longue maladie.
Un gardien d’exception, un homme de caractère
Né le 9 février 1974, Nibombé Waké a marqué de son empreinte indélébile plusieurs clubs togolais, parmi lesquels Gbikinti de Bassar, Entente II de Lomé et l’Étoile Filante de Lomé.
Véritable rempart dans les cages, il s’est fait un nom par son sang-froid, sa lecture du jeu et son leadership naturel.
Son talent le mènera au Ghana, sous les couleurs d’Obuasi Goldfields, où il partagera l’aventure avec un compatriote, Noutsoudjin Kossi. Ensemble, ils atteindront la finale de la Ligue des Champions de la CAF en 1997, malheureusement perdue face au Raja Casablanca. Cette même année, Waké sera élu meilleur joueur du championnat ghanéen, un honneur rare pour un gardien de but.
L’Épervier au courage légendaire
Le 2 juin 1996, Nibombé Waké revêt pour la première fois le maillot des Éperviers du Togo face au Sénégal.
Sa détermination, son calme et ses arrêts décisifs le conduisent jusqu’à la CAN 1998 au Burkina Faso, où il brille de mille feux.
Son match héroïque contre le Ghana, remporté 2-1 par le Togo, demeure dans les mémoires comme l’un des plus grands exploits du football togolais.
En 19 sélections, Waké aura incarné avec fierté la bravoure et la résilience du peuple togolais.
Un destin marqué par le drame
Après avoir rangé ses gants, Nibombé Waké a choisi de transmettre son savoir en devenant entraîneur des gardiens de la sélection nationale.
Mais le destin lui réservera une épreuve terrible : le drame de Cabinda, en janvier 2010.
Lors de l’attentat contre le bus des Éperviers, Waké fut grièvement blessé par balle aux pieds.
Malgré sa force et son courage, les séquelles physiques et psychologiques de cette tragédie ne l’ont jamais quitté.
Son combat silencieux contre la douleur et la maladie fut celui d’un homme digne, fidèle à son amour pour le Togo et pour le football.
Un frère, un modèle, un héros
Frère de Dare Nibombé, actuel sélectionneur des Éperviers, Waké laisse derrière lui le souvenir d’un homme humble, généreux et profondément attaché à sa patrie.
Sa disparition vient alourdir une liste déjà trop longue de figures emblématiques du football togolais parties trop tôt à l’image d’Anthony Yawo Cosmas, ancien capitaine des Aiglons de Lomé et de la sélection nationale.
Le monde sportif togolais perd un pilier, un symbole de courage et de persévérance.
Mais l’histoire retiendra surtout l’homme, le frère, le gardien fidèle qui aura tout donné pour son pays.
Adieu, Nibombé Waké.
Ton nom restera à jamais gravé dans la mémoire du football togolais.
Repose en paix, Épervier éternel.
