Le 8 octobre 2005 restera à jamais gravé dans la mémoire collective du peuple togolais. Ce jour-là, au stade Alphonse Massamba-Débat de Brazzaville, les Éperviers entraient dans l’histoire en décrochant, pour la première et unique fois, leur billet pour la Coupe du Monde.
Vingt ans plus tard, les souvenirs demeurent aussi vibrants qu’émouvants.
Ce soir-là, le Togo affrontait le Congo dans une atmosphère électrique. Menés, les hommes Stéphane Keshi ont su renverser la situation grâce à des buts signés Emmanuel Adebayor, double buteur héroïque, et Mohamed Kader, dont la réalisation décisive libéra tout un peuple.
Le coup de sifflet final résonna comme un cri du cœur : le Togo allait vivre l’inimaginable ( l’Allemagne 2006).
Cette qualification historique marquait l’apogée d’une génération dorée : Adebayor, Kader, Abalo, Olufadé, Tchangai… Des noms qui continuent de réveiller la fierté et la nostalgie d’un pays tout entier. Les rues de Lomé, Kara, Sokodé, Dapaong et Aného vibrèrent jusqu’au bout de la nuit. Le Togo entrait alors dans le cercle fermé des nations ayant goûté au rêve mondial.
Mais vingt ans plus tard, le constat est amer.
Depuis cette épopée, les Éperviers se cherchent encore. Instabilité, manque de continuité, crises internes et absence de politique sportive durable ont peu à peu éteint la flamme.
Et ironie du sort, en ce 8 octobre 2025, alors que les éliminatoires du Mondial 2026 touchent à leur fin, le Togo est déjà éliminé, bien avant le dernier virage.
Pourtant, ce souvenir du 8 octobre 2005 ne doit pas seulement susciter la nostalgie. Il doit être un appel à la renaissance, un devoir de mémoire.
Se souvenir, c’est reconnaître ce qui fut possible, ce que nous avons été capables d’accomplir.
Et c’est, surtout, retrouver le chemin de la construction, de la foi et du travail qui avaient porté tout un pays vers l’exploit.
Vingt ans après Brazzaville, le Togo n’a plus goûté à la messe mondiale.
Mais peut-être qu’en renouant avec les valeurs d’unité, de rigueur et de vision qui avaient bâti cette légende, le rêve peut renaître.
