Le vent du changement souffle déjà sur Badjenope. Dans ce paisible village de la commune de Vo 3, c’est une foule attentive et curieuse qui s’est réunie ce 5 avril 2025 autour de son chef traditionnel, Sa Majesté Togbui Yaovi Dagbangodo Kpoezou II. L’heure n’était pas à la fête, mais à la réflexion. À la veille d’un basculement institutionnel majeur pour le Togo, l’heure était venue de parler de la 5ᵉ République.
À ses côtés, une dizaine de chefs venus des quatre coins de la préfecture de Vo. Ensemble, ils ont uni leurs voix pour expliquer, échanger et rassurer : la nouvelle Constitution n’est pas un saut dans l’inconnu, mais un tremplin vers une gouvernance plus responsable et mieux ancrée dans les réalités locales.
« Désormais bien informées, les parties prenantes à cette rencontre ont, dans l’unanimité, dit oui à la mise en œuvre effective de la 5ᵉ République », a affirmé Togbui Kossi Mlapla VI, Chef canton de Togoville.
Une transition sans pression, mais pas sans ambition
À Badjenope, on ne court pas après le temps, mais on ne le gaspille pas non plus. L’approche est posée, sans précipitation. La conviction ? Mieux vaut comprendre l’enjeu avant de s’y engager pleinement. Et l’enjeu est de taille : dans quelques semaines, le Togo entrera officiellement dans un régime parlementaire, une première dans son histoire contemporaine.
« Plus qu’une carte blanche, c’est une véritable assurance que nous donnons à cette nouvelle dynamique, au nom de toutes les populations de Vo », a souligné Sa Majesté Dagbangodo Kpoezou II.
Une adhésion au-delà des frontières du Badjenope
L’écho de cette mobilisation dépasse les collines de Badjenope. Dans plusieurs localités environnantes, la même ferveur, la même volonté d’accompagner ce tournant politique se fait entendre. Le passage à la 5ᵉ République ne se décrète pas uniquement dans les sphères du pouvoir : il se construit aussi dans les villages, avec les communautés, dans la sagesse des chefs traditionnels et l’écoute des populations.
Le compte à rebours est lancé. Mais ici, à Badjenope, on préfère parler de montée en puissance. Car pour beaucoup, c’est une page d’histoire qui s’écrit. Et elle commence, non pas dans le tumulte, mais dans le dialogue et l’espoir.
